La loi de finances pour 2025 instaure une nouvelle imposition pour les foyers fiscaux les plus aisés : la contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR). Ce dispositif vise à garantir une taxation minimale de 20 % sur les revenus des contribuables dont le revenu fiscal de référence dépasse 250 000 € pour une personne seule et 500 000 € pour un couple.
Temporaire, cette mesure ne s’applique qu’aux revenus perçus en 2025, mais elle s’ajoute aux autres dispositifs existants, notamment l’impôt sur le revenu et la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus (CEHR). Elle introduit aussi un mécanisme d’acompte obligatoire pouvant impacter fortement la trésorerie des contribuables concernés.
Décryptons en détail cette nouvelle imposition et ses implications pour les foyers fiscaux concernés.

Une nouvelle imposition ciblant les revenus les plus élevés
Pourquoi cette contribution différentielle ?
L’introduction de cette contribution s’inscrit dans une volonté de renforcer la progressivité du système fiscal français. Bien que les contribuables à très hauts revenus soient déjà soumis à des taux marginaux élevés (jusqu’à 45 % d’impôt sur le revenu, sans compter les prélèvements sociaux et la CEHR), certaines stratégies d’optimisation fiscale permettent aujourd’hui de minorer significativement leur taux d’imposition effectif.
En imposant un taux minimum de 20 %, le législateur cherche à s’assurer que les foyers les plus aisés contribuent à hauteur de leur capacité financière, indépendamment des niches fiscales et mécanismes de défiscalisation qu’ils peuvent mobiliser.
Qui est concerné ?
Seuls les contribuables domiciliés fiscalement en France sont concernés, dès lors que leur revenu fiscal de référence (RFR) dépasse :
- 250 000 € pour une personne seule
- 500 000 € pour un couple marié ou pacsé soumis à imposition commune
Il est important de noter que ces seuils sont appréciés au niveau du foyer fiscal, sans majoration pour les personnes à charge.
Quels revenus sont pris en compte ?
Le revenu pris en compte pour l’assujettissement à cette contribution est le revenu fiscal de référence (RFR), retraité selon des règles spécifiques :
- Déduction des abattements et exonérations spécifiques
- Non prise en compte de certains revenus exceptionnels
- Intégration des revenus financiers et du capital
Ainsi, un contribuable soumis à la CEHR (qui repose sur un autre mode de calcul) ne sera pas forcément concerné par la CDHR. En revanche, tout contribuable entrant dans le champ de la CDHR sera automatiquement soumis à la CEHR.
Un impact financier immédiat : le mécanisme de l’acompte obligatoire
L’une des spécificités marquantes de cette contribution réside dans l’obligation de verser un acompte de 95 % de la contribution estimée entre le 1er et le 15 décembre 2025.
Pourquoi un acompte aussi élevé ?
L’objectif est d’éviter les reports de paiement et les stratégies d’ajustement en fin d’année. Le législateur impose donc une quasi-totalité du paiement en avance, rendant difficile toute optimisation en fin d’exercice.
Les sanctions en cas de défaut de paiement
Un retard ou une insuffisance de versement entraînera des pénalités dissuasives, dont le taux pourrait atteindre des montants significatifs selon l’administration fiscale.
Optimiser sa gestion fiscale face à l’acompte
Pour les contribuables concernés, il sera impératif de :
- Anticiper la trésorerie nécessaire au versement de l’acompte dès le début de l’année 2025
- Évaluer précisément leur assujettissement à la contribution en simulant leur imposition annuelle dès l’automne
- Adopter une gestion proactive de leurs revenus et charges déductibles

Quel impact pour les contribuables fortunés ?
Réduction de l’optimisation fiscale
Avec un taux d’imposition minimal de 20 %, certains dispositifs de défiscalisation pourraient perdre en attractivité. Jusqu’ici, un contribuable pouvait, grâce aux investissements défiscalisants et autres stratégies, réduire fortement son imposition effective. Désormais, la CDHR empêche ces mécanismes de faire descendre le taux d’imposition sous le seuil de 20 %.
Les dispositifs les plus impactés
- Les niches fiscales traditionnelles (réductions d’impôt liées à l’investissement locatif, dons, etc.)
- Les stratégies d’optimisation des revenus financiers via des abattements spécifiques
- Certains régimes d’imposition des plus-values
Faut-il revoir sa stratégie patrimoniale ?
Pour les contribuables concernés, il devient nécessaire d’ajuster leur allocation d’actifs et leur stratégie de rémunération. L’arbitrage entre dividendes et rémunération salariale, entre investissements défiscalisés et autres stratégies de capitalisation, devra être soigneusement repensé avec un expert fiscal
Un dispositif temporaire, mais qui pourrait s’inscrire dans la durée
Bien que la loi précise que cette contribution ne s’applique qu’aux revenus de 2025, il n’est pas exclu qu’elle soit reconduite à l’avenir, notamment si son rendement fiscal est jugé efficace.
Pourquoi cette contribution pourrait perdurer ?
- Elle cible une population restreinte, mais à forte capacité contributive
- Elle s’intègre dans une tendance générale de taxation accrue des hauts revenus et patrimoines
- Elle compense en partie les baisses d’autres impôts ou les ajustements budgétaires
À ce stade, les contribuables doivent se préparer à une possible reconduction, voire à un durcissement du dispositif dans les années à venir.
Comment bien se préparer ?
L’instauration de la contribution différentielle sur les hauts revenus marque une nouvelle étape dans la fiscalité des contribuables les plus aisés. Pour ceux qui sont concernés, l’anticipation est essentielle :
- Simuler dès maintenant son taux d’imposition effectif pour évaluer si la CDHR s’applique
- Adapter sa stratégie patrimoniale et de rémunération pour optimiser la fiscalité
- Prévoir une trésorerie suffisante pour l’acompte de décembre 2025
- Se faire accompagner par un expert fiscal pour minimiser l’impact de cette nouvelle contribution
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