Dans un contexte d’inflation persistante, l’ajustement des tranches du barème de l’impôt sur le revenu est une mesure attendue chaque année par les contribuables français.
La loi de finances pour 2025 a prévu une revalorisation de 1,8 % du barème de l’impôt sur le revenu pour les revenus de 2024. Cette augmentation vise à neutraliser en partie les effets de l’inflation sur le pouvoir d’achat et à éviter une hausse de l’imposition des contribuables dont les revenus ont simplement suivi la hausse des prix.
Mais quels sont les impacts concrets de cette mesure et quelles catégories de contribuables sont concernées ? Fidsud décrypte pour vous les enjeux de cette revalorisation.

Les nouveaux seuils du barème de l'impôt sur le revenu 2024
La revalorisation du barème s’applique à l’impôt sur le revenu 2024, qui sera déclaré en 2025. Le barème progressif, qui détermine le taux d’imposition en fonction du revenu net imposable par part de quotient familial, a donc été ajusté comme suit :
Tranches de revenu par part fiscale |
Taux d’imposition |
Jusqu’à 11 497 € |
0 % |
De 11 497 € à 29 315 € |
11 % |
De 29 315 € à 83 823 € |
30 % |
De 83 823 € à 180 294 € |
41 % |
Plus de 180 294 € |
45 % |
Cette revalorisation de 1,8 % permet de limiter l’effet de « l’impôt caché » qui aurait touché les contribuables ayant perçu une augmentation salariale simplement indexée sur l’inflation.
Les implications pour les contribuables
Une hausse de salaire ne signifie pas toujours une hausse d’impôts
L’indexation du barème permet d’éviter qu’un contribuable dont le revenu a évolué au rythme de l’inflation ne passe automatiquement dans une tranche d’imposition supérieure. Par exemple, une personne dont le revenu annuel a progressé de 1,8 % verra son impôt être calculé sur une tranche de revenu revalorisée, limitant ainsi son impact fiscal.
Un impact direct sur le prélèvement à la source
Les grilles de taux par défaut du prélèvement à la source ont également été ajustées pour tenir compte de cette revalorisation. Cela signifie que les employeurs et autres collecteurs appliqueront automatiquement les nouveaux taux à partir de mai 2025, soit trois mois après la promulgation de la loi.
Une décote et des abattements ajustés
L’effet de cette revalorisation se retrouve aussi dans d’autres mécanismes fiscaux liés au barème de l’impôt, notamment :
- La décote qui permet de réduire l’impôt des foyers faiblement imposés.
- Les abattements pour personnes âgées ou invalides, eux aussi indexés.
- Le plafonnement des effets du quotient familial, qui limite l’avantage fiscal lié aux parts supplémentaires.

Un impact sur les dispositifs d'imposition simplifiés
Les régimes micro-fiscaux
L’indexation du barème a également des répercussions sur les seuils des régimes fiscaux simplifiés, notamment le micro-BIC, micro-BNC et micro-BA. Pour 2025, les entrepreneurs individuels pourront continuer à bénéficier de ces régimes sous réserve que leurs revenus restent sous les nouveaux plafonds.
L’imposition des non-résidents
Les contribuables domiciliés hors de France restent soumis à un impôt minimum sur leurs revenus de source française. La limite inférieure de cet impôt minimal est également relevée à 29 315 € pour les revenus 2024.
La revalorisation de 1,8 % du barème de l’impôt sur le revenu pour 2024 constitue une mesure d’ajustement essentielle pour maintenir une certaine neutralité fiscale face à l’inflation.
Si elle ne constitue pas une baisse d’impôt en tant que telle, elle permet à de nombreux contribuables d’éviter une augmentation artificielle de leur fiscalité.
Fidsud vous recommande de vérifier votre situation fiscale et d’anticiper les conséquences sur votre imposition afin d’optimiser votre stratégie patrimoniale.